Belharra un jour parfait
Samedi 15 février, dans le pays basque, régnait une atmosphère de vacances, du soleil et une température de l’air estivale. La route de la Corniche, plutôt tranquille à cette période de l’année, avait pris des airs d’été avec des voitures et de nombreux badauds. Au loin apparaissait une grosse onde jalonnée d’une traînée blanche. Oui, la belle dame attendue répondait présente au plus grand plaisir des amoureux de la glisse un lendemain de la Saint-Valentin.
“Première fois pour moi que je me retrouve à pouvoir photographier Belharra; je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi loin mais j’ai été bluffé par sa beauté” témoigne le photographe Thomas Dal Farra.
Même sans jumelle chacun peut ressentir la grandeur et la dangerosité du monstre basque par la petite taille de la dizaine de courageux tentant de dompter la bête. L’attente entre les séries peut être longue, mais elle en vaut le coup. “Il y avait peu de fréquence en arrivant”, raconte le courageux Antonin de Soultrait parti à la rame.
“Après une longue observation du plan d’eau avec Gaizka Housset, le choix était fait d’attendre au large les plus grosses séries pour éviter de bouffer comme lors de ma dernière expérience sur ce spot. Une fois au fond je n’ai pas réussi à partir sur une première énorme vague, je me suis donc un peu rapproché. J’ai ensuite pu surfer cette vague que je pensais au début prendre sur la tête, me retournant au dernier moment. Tu te rends compte que le plus important et le plus difficile sur ce spot c’est le placement, il est primordial. Je suis à la fois impatient de pouvoir en prendre une plus grosse comme celle que j’ai ratée au début de ma session, mais tellement heureux d’avoir pu surfer à la rame cette vague qui est pour moi la première de l’hiver à Belharra. Mon père (Gibus de Soultrait), présent sur place, m’a ensuite conseillé de rester sur le côté. Cette vague ne pardonne pas et si tu la bouffes, les conséquences peuvent être dramatiques. C’était sans doute le bon choix, s’arrêter là, emmagasiner de l’expérience, étape par étape, avec humilité pour éviter la sanction.”
Pour dompter ce genre de monstres, il faut aussi savoir s’entourer: Le jeune Matthieu Aguirre, déjà expérimenté à 18 ans, était accompagné de connaisseurs de Belharra.
“J’ai eu l’honneur d’être conduit par les doyens du spot Peyo Lizarazu, Max Larretche, Yann Benetrix et Sébastien Saint-Jean” liste celui qui a déjà surfé Nazaré. “J’ai été impressionné par l’aisance de Pierre Rollet sur un tel monstre. Avec Peyo, on avait choisi d’y aller en foil malgré la difficulté de tenir sur une telle vague; on allait à une vitesse folle, les sensations étaient incroyables, de la survie à grande vitesse ! Arrivé sur place, je ne m’attendais pas à une telle perfection, des vagues énormes, un plan d’eau glassy et du soleil. On a vite compris que ça allait être une journée exceptionnelle”.
Au-delà de la taille des vagues (entre 10 et 15m), c’est bien la perfection qui pouvait caractériser cette journée où aucun clapot venait perturber la vague basque.
« La session la plus propre que j’ai eue sur ce spot » Pierre Rollet.
La magie a opéré, elle restera dans les mémoires jusqu’à la prochaine fois. Tous sont déjà impatients, mais cela arrivera quand ? Dans quelques jours, mois ou années, personne ne le sait et c’est ce qui fait la légende de cette géante.
Texte : Nathan Cardet / Ripitup
Photos :
1 – 2 : Belharra / photo Thomas Dal Farra
3 : Antonin de Soultrait à la rame / photo Eric Zudaire
4 : Mathieu Aguire en foil & Pierre_Rollet / photo Surfpix
5 : Mathieu Aguire en foil / photo Eric Zudaire
6 – 7 : Action / photo Eric Zudaire
La vidéo ici : https://www.ripitup.fr/coup-de-coeur/belharra/