Il ÉTAIT UNE FOIS… MUNDAKA

Avatar RIPITUP | février 19, 2021

Pour cette première « Carte postale » à la découverte d’une vague, un village, des personnes… Ripitup et Planète Surf vous transportent sur la plus belle gauche d’Europe.

Mundaka. Le nom résonne bien au-delà de ce petit port de pêche de Biscaye, au Pays basque espagnol, pour peu que l’on s’intéresse à la chose « surfistique ». Car ci-vit celle qui est considérée, aujourd’hui et depuis longtemps déjà, comme la plus belle gauche d’Europe, que l’afflux de surfeurs étrangers, appâtés par la longue, tubulaire et hypnotisante vague, a rendu célèbre dans le monde entier.

« La qualité extraordinaire de la vague de Mundaka a été mis au jour par des surfeurs étrangers qui ont gardé leur découverte secrète, quand c’était encore possible, comme un petit paradis caché dans un petit coin de la péninsule ibérique », écrit Craig Sage dans son livre « Mundaka, Surf to live, Live to surf ». C’est dans les années 1970 que cet Australien alors âgé d’une vingtaine d’années décida de quitter le pays continent pour partir à la conquête du vieux continent et devenir l’un des pionniers du spot. « Nous n’étions pas plus de cinq à dix à l’eau, dont quasi toujours cinq étrangers, un petit groupe de Sopelana et quelques rares de Bakio. Je me souviens que nous étions bien conscients de vivre un moment unique. »

Plus encore quand on a la chance de n’habiter qu’à deux heures d’un tel joyau, Mundaka est, chaque hiver, le mini-trip incontournable. En ces temps de Covid-19 et de restrictions tous azimuts – en particulier de déplacements entre pays –, il était de toute façon compliqué de se projeter dans un périple lointain. Il a donc fallu miser sur une destination plus proche. Un petit coup de fil à François Liets, surfeur de gros, qui sait mieux que quiconque comment va se comporter la gauche biscayenne pour y surfer régulièrement, suffit à lancer la courte mission hivernale.

Arrivés à Mundaka, un check rapide depuis le haut de la route confirme que la houle est bien au rendez-vous ! « Mundaka se situe dans le plus bel endroit du Pays basque, juste à l’embouchure d’Urdaibai », expliquait le chargeur originaire de Plentzia, Natxo Gonzalez, récemment au sujet d’une vague maintes fois menacée par la main de l’homme et qui avait même carrément disparu pendant deux ans à la suite d’opérations de dragage à proximité du spot en 2003, avant de renaître de ses cendres en 2006 avec la reconstitution naturelle du banc de sable. « La vague est créée par le delta qui se forme avec l’accumulation de sédiments apportés par la rivière (Oka). Par conséquent, vous ne savez jamais comment Mundaka cassera après l’été. Chaque année, elle joue une partition différente. »

En pénétrant dans le village, l’euphorie des premiers instants retombe cependant avec un retour brutal à la réalité de ces derniers mois : gens masqués, bars à pintxos, qui font le charme du lieu, quasi tous fermés, ambiance surréaliste… Heureusement, la petite place du village, qui fait face à l’église, sur le front de mer dominant le spot, est animée car servant de cour d’école.

On est à la bonne marée. Pendant que les enfants jouent bruyamment, les surfeurs enchaînent les longs rides, enfilent tube sur tube. D’autres se jettent à l’eau pour les rejoindre tandis que les promeneurs, nombreux, profitent d’un temps plutôt clément pour la saison. À en oublier le contexte sanitaire pesant…

Lorsque la marée monte, tout se transforme. La vague de classe mondiale – hôte dans les années 2000 d’une épreuve du CT et théâtre du huitième sacre mondial de Kelly Slater en 2006 – s’efface, les surfeurs sortent de l’eau et quittent le village, les enfants sortent de l’école et rentrent immédiatement à la maison. Dans le monde d’avant, tous auraient joué les prolongations sur les places, dans les bars ou ailleurs.

Bientôt, une nouvelle carte postale, quelque part, pour découvrir une vague, un village, des personnes…

 

› Production vidéo : Ripitup
› Texte : Planète Surf
› Caméra et montage : Lucas Chazel
› Suppléments vidéo : Isio Noya, Edu Bartolomé
› Musique : Klangkarussell, “Circuits”
Avec le soutien de Vissla et Camara Bayonne

 


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