Réflexion de Gibus de Soultrait
Lafiténia, 27 mars 2020 12h30
«Carte de presse. Le métier d’informer est aussi celui de faire rêver. Ce matin, le Premier Ministre Edouard Philippe annonce, “La vague (du covid-19) extrêmement élevée déferle sur la France.” Face à elle, l’océan envoie les siennes, sans surfeurs pour les accueillir. Sur le sable pas une trace de pas. Pendant que l’humanité s’enferme avec des combattants-soignants au front, l’océan, la nature prennent leur aise. Les humains suffoquent et s’immobilisent, tous les autres respirent et s’animent. Des vagues de l’océan aux fleurs du printemps, des oiseaux des villes et des champs au souffle du vent…, il y a une paradoxale résonance entre la série qui déferle à Lafit’ et celle qui s’abat sur les hôpitaux. Comme deux vagues qui se font face avec deux mondes à entendre. Comme deux vagues qui se chevauchent avec deux mondes à comprendre. On n’a pas fini d’entendre. On n’a pas fini comprendre.
Les vagues sont des événements pour les surfeurs des mers. Les événements sont désormais des vagues pour les habitants du monde. Une tempête, un foyer quelque part et une onde se propage. Il y a tout pour l’observer, l’enregistrer, l’orchestrer mais rien pour l’arrêter. Et c‘est finalement toujours la surprise de son déferlement. Bonne ou mauvaise, comme les surfeurs de l’aube le découvrent.
La vague ne promet rien, on ne peut que la voir venir.
Dans la résonance aujourd’hui de la vague qui déferle sur la France et l’autre à Lafit, c’est la constitution du monde à venir qui s’exprime, celui d’un échange nécessaire de considération, de respiration entre des modernes qui suffoquent d’avoir tout étouffer par leur propagation techno-économique et une planète qui prend une bouffée d’air par l’onde d’un virus naturel. Et contrairement à ce que certains prétendent, la planète ne nous fait pas la guerre puisque règne du coup un silence de paix. A nous de l’entendre, comme l’écho des vagues qui bercent nos rêves… Keep cool. Et force aux malades et soignants.” Gibus de Soultrait
Lafiténia, photo GS
Allison Miller
mars 30, 2020 at 5:00
Born in Biarritz, both a surfer and a child born in the traveling spirit of the and, Gibus de Soultrait co-founded Surf Session magazine with Pierre-Bernard Gascogne. Together, they shared editing of the magazine for three decades. Since 1994, Gibus has managed the French edition of Surfer’s Journal. In 1990, having a strong connection to the environment, Gibus along with other surfers like Tom Curren, founded Surfrider Foundation Europe, which he still maintains close ties with today. He is the author of several books on the culture and history of surfing, including “Le monde du surf” (Editions Minerva 2005). In addition to his career as a journalist, he has also written essays and produced several films about a philosophy of movement based on surfing. He is the current and highly active President of the Guethary Surf Club, where he can often be seen surfing nearby.
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